La présence de DEHP dans les poches de sang est-il un problème de santé publique?

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State: Public
Version: After imprimatur
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Serval ID
serval:BIB_DD87607D06A2
Type
A Master's thesis.
Publication sub-type
Master (thesis) (master)
Collection
Publications
Institution
Title
La présence de DEHP dans les poches de sang est-il un problème de santé publique?
Author(s)
LÄNZLINGER Y.
Director(s)
PRUDENT M.
Institution details
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Publication state
Accepted
Issued date
2017
Language
french
Number of pages
37
Abstract
Les phtalates sont les plastifiants les plus répandus dans le monde et ont été utilisés dans le domaine médical depuis 1955. Le phtalate de diéthylhexyle (DEHP) est présent dans de nombreux composés industriels et produits domestiques et est également utilisé dans le domaine médical comme plastifiant, notamment dans les poches de sang et les tubulures des dispositifs d’aphérèse. Des préoccupations liées à l’exposition de la population à cette substance existent depuis longtemps puisque le DEHP est possiblement carcinogène chez les humains et est suspecté d’altérer le développement des organes génitaux des garçons et d’affecter la fertilité humaine entre autre. C’est pour ces raisons qu’il est classé comme toxique pour la reproduction de catégorie 1B en Suisse. En médecine transfusionnelle, le DEHP migre dans le sang des poches de sang lors de leur stockage et se retrouve chez le transfusé, tandis que lors d’une procédure de thrombaphérèse, le sang se charge du DEHP des tubulures dans lequel il passe, avant de retourner au donneur. Ces deux situations exposent les individus à des quantités de DEHP non négligeables et il convient dès lors de caractériser cette exposition.
En se basant sur la littérature existante et en effectuant des estimations théoriques, ce travail s’attache donc à évaluer les doses de DEHP auxquelles sont soumis les nouveaux-nés et les enfants en bas âge lors de transfusions de concentrés érythrocytaires et des adultes sains réalisant un don de plaquettes par aphérèse.
Les résultats de ce travail ont montré que dans le cas d’une transfusion sanguine, un nouveau-né de 3.5 kg recevrait entre 163 et 1256 𝜇g de DEHP alors que les seuils autorisés dans son cas sont de 70 𝜇g/j (20 μg/kg/j pour les enfants de moins de 3 mois) et un enfant de 5 ans et de 18 kg recevrait entre 841 et 6'458 𝜇g de DEHP pour des seuils autorisés de 900 𝜇g/j (50 μg/kg/j à partir de 5 ans). Les doses d’exposition sont donc importantes et dépassent les seuils autorisés dans certains cas ce qui plaide en faveur d’une prise de mesure pour réduire l’exposition des enfants nécessitant des transfusions régulières.
Dans le cas de la thrombaphérèse, un donneur serait exposé en moyenne à environ 451 𝜇g de DEHP. Cette dose est relativement faible puisque le seuil autorisé pour un homme de 70 kg est de 3'500 𝜇g/j (50 μg/kg/j). Ainsi, même en suivant les recommandations officielles qui sont d’effectuer au maximum une thrombaphérèse chaque 6 semaines, un donneur de plaquettes ne s’exposerait pas à des quantités excessives de DEHP qui pourrait avoir un impact clinique sur sa santé.
Ce travail met donc en lumière l’existence de populations à risque de développer des signes cliniques liés à une exposition massive de DEHP notamment dans le cadre transfusionnel, les individus les plus à risque dans le domaine médical étant probablement les patients pédiatriques. Sachant qu’il existe des procédures médicales qui exposent les patients à des doses de DEHP encore plus importantes que celle mentionnées, il est important de protéger ces populations des surexpositions au DEHP en trouvant des alternatives aux mesures actuelles.
Create date
05/09/2018 14:20
Last modification date
08/09/2020 7:11
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