Le règne de la machine de F.T. Marinetti : une fable sans animaux ? Pour une écocritique du futurisme

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Type
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Collection
Publications
Institution
Title
Le règne de la machine de F.T. Marinetti : une fable sans animaux ? Pour une écocritique du futurisme
Journal
ElFe XX-XXI. Etudes de littérature de langue française des XXe et XXIe siècles
Author(s)
Bionda Romain
ISBN
978-2-406-05948-6
ISSN
2257-5529
Publication state
Published
Issued date
2015
Peer-reviewed
Oui
Number
5
Pages
65-76
Language
french
Notes
Numéro intitulé « Approches de l'animal », dir. Alain Romestaing et Alain Schaffner.
Abstract
F.T. Marinetti annonce à plusieurs reprises, mais le plus explicitement peut-être dans L'Homme multiplié et le Règne de la machine (1910), la prochaine naissance d'un être hybride issu du rapprochement entre l'homme et la machine. On lit souvent ces lignes sérieusement, en oubliant volontiers celles qui suivent, dans lesquelles Marinetti propose (sérieusement toujours ?) une étonnante sorte d'éthique de l'animal de compagnie. De même, on ne prête en général pas attention aux nombreuses métaphores et comparaisons animales présentes dans le prologue du premier manifeste du futurisme. Mon hypothèse : ces lignes, ainsi que d'autres, précisent et nuancent une certaine doxa critique selon laquelle le monde annoncé par Marinetti serait uniquement mécanique - il s'agit ici, dans une perspective écocritique, de l'esquisser.
C'est en effet par analogie au règne animal que Marinetti élabore et poétise le « règne de la machine » ainsi que celui, nouveau, de l'homme multiplié - « règne » qu'il faut bien comprendre en termes biologiques et non, en dépit de régulières méprises, au sens de « royaume » ; la relation de la machine avec les hommes est alors plus horizontale que verticale : elle favorise leur multiplication, c'est-à-dire une modification des deux parties - l'homme se mécanise tandis que la machine s'humanise, ou s'animalise. La machine devenue « être vivant » entre alors en concurrence directe avec l'animal : après l'avoir égalé, elle est appelée à le dépasser et à s'y substituer. Elle acquiert dans le moment futuriste le statut d'organisme qui assied sa légitimité à faire partie de l'écosystème, la nature devenant dès lors matrice et lieu du mécanique.
En fait, les machines autoriseraient un printemps nouveau, signe d'une reverdie où l'on chante une amante (la machine) - ainsi que sa naissance et la renaissance (miraculeuse) du monde. Reverdie, mythe, ou fable, peu importe, mais - en partie en tout cas - avec animaux.
Keywords
F.T. Marinetti, Machine, Ecopoétique, Zoopoétique, Homme multiplié, Futurisme, Animal, Règne de la machine
Create date
02/10/2015 8:24
Last modification date
23/08/2019 10:52
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