Le psychotique et la psychose à l'épreuve de la réalité

Details

Ressource 1Download: BIB_6528DE1C28B0.P001.pdf (6480.83 [Ko])
State: Public
Version: After imprimatur
Serval ID
serval:BIB_6528DE1C28B0
Type
PhD thesis: a PhD thesis.
Collection
Publications
Institution
Title
Le psychotique et la psychose à l'épreuve de la réalité
Author(s)
Saraga M.
Director(s)
Gasser J.
Institution details
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Address
Lausanne
Publication state
Accepted
Issued date
2006
Language
french
Number of pages
139
Notes
REROID:R004200001
Abstract
Résumé
Qu'est-ce que la psychose, comment apparaît-elle comme «perte du contact avec la réalité», le rapport au réel permet-il de constituer une classe de maladies mentales en soi, d'inférer une structure ou une superstructure commune aux diverses formes cliniques, voilà nos questions de départ, à l'heure où la notion même de psychose est peut-être en train de disparaître de la nosologie psychiatrique contemporaine. Notre travail s'attache, dans sa première partie, à montrer comment est apparu, dans la littérature médicale et psychiatrique du XIXème siècle, le terme de «psychose », pour désigner d'abord l'ensemble des affections mentales telles qu'elles se manifestaient en particulier chez les malades asilaires, dans le cadre plus général des «névroses », c'est-à-dire des affections primaires du système nerveux. Ainsi, la psychose se situe dès l'origine à l'interface du biologique et du psychologique ; s'esquisse aussi de la sorte un champ spécifique au psychiatre, les névroses : « non-psychotiques » relevant plutôt du somaticien. Un premier auteur (H.Schuele) distingue cérébro-psychoses » et « psycho-névroses » dans une acception plus familière au lecteur contemporain : les premières sont des maladies plus sévères, irréversibles, dont l'étiologie est plutôt organique, et les secondes sont moins graves, des maladies « de l'esprit ». Mais c'est avec Freud, qui réunit l'hystérie (la névrose par excellence, d'autant plus qu'elle se manifeste presque exclusivement par des symptômes neurologiques, c'est-à-dire «névrotiques »), les phobies et ce que Kraepelin appelait la Zwangsirresein (la folie de contrainte) sous le terme de psychonévroses de transfert, que vient se constituer durablement le partenaire dialectique qui permettra à la psychose de s'ériger en classe, regroupant la schizophrénie, la maladie maniaco-dépressive, la paranoïa et les psychoses organiques.
Freud a situé la problématique spécifique de la psychose comme une perturbation du rapport à la réalité. Cet aspect des psychoses est le plus largement retenu dans le langage «courant » de la psychiatrie clinique, de nos jours encore. Dans sa deuxième partie, ce travail cherche à préciser comment s'élaborent chez Freud les théories de la psychose, plus particulièrement pour ce qui est du rapport à la réalité. On verra alors que ces théories rendent compte pour l'essentiel de la clinique de ce que Freud appelle les paraphrénies, qui rassemblent la schizophrénie et la paranoïa, mais que la maladie maniaco-dépressive semble pour lui d'un registre relativement différent. Il propose même de la ranger dans une catégorie propre, les «névroses narcissiques », reprenant pour l'occasion un terme qu'il utilisait auparavant pour les «psychoses » - comme quoi les questions terminologiques ne sont ni anodines, ni simples.
Notre travail s'intéresse enfin à la façon dont la littérature analytique a abordé ces questions, à la suite de Freud. Les auteurs, choisis pour leur renom et leur importance historique ainsi que pour leur intérêt pour les questions soulevées ici, ont chacun des conceptions très diverses des psychoses et de la façon dont l'homme établit un rapport avec la réalité qui l'entoure. D'une façon générale, et comme Freud, ils traitent de la schizophrénie bien plus que de la maladie maniaco-dépressive, et les mécanismes psychopathologiques proposés semblent toujours assez distincts.
En définitive, nous n'avons pas trouvé, dans l'histoire de la notion de psychose et chez quelques-uns des auteurs majeurs de la psychanalyse, de justification théorique à la constitution d'une classe en soi de maladies mentales, articulée autour d'un trouble spécifique du rapport à la réalité, qui corresponde à la classe des psychoses. Il n'en reste pas moins que la clinique, qui rapproche souvent la crise schizophrénique et la crise maniaque, appelle assez naturellement l'adjectif «psychotique », comme descriptif de certains symptômes manifestant, le plus souvent, la présence d'une «psychose» sous-jacente.
Create date
12/10/2010 11:10
Last modification date
20/08/2019 15:21
Usage data