Petite école de la rencontre. Coopération internationale de la recherche: subjectivité et récit

Abstract

L'article reconstitue le contexte historique de fondation de l'Office Franco-allemand de la Jeunesse après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il aborde en particulier les déficits du multilatéralisme occidental, qui ont rendu problématique aussi la mission du DFJW, fondée sur l'idée de réconciliation. En effet, l'idée directrice d'une humanité unie n'a pas ébranlé l'universalisme eurocentrique tel qu'il s'est exprimé dans la restauration symbolique d'une identité européenne à travers l'Acte de Reims. Au contraire, la démarcation par rapport aux sociétés décolonisatrices du Sud global a continué à être affirmée à travers lui. Partant du principe que rien n'a plus remis en question l'universalisme que la dialectique de la modernité elle-même, l'article s'interroge sur la manière dont un nouveau "en-commun" peut être produit en pratique et sur la signification de la subjectivité et de la narration dans de telles pratiques. En ce qui concerne le travail de recherche autoréflexive spécifique rendu possible par le DFJW dans des contextes internationaux tels que celui de la Méditerranée, l'article développe la thèse selon laquelle la recherche fondamentale qui se consacre aux intrications du monde globalisé ne peut plus se permettre de faire abstraction des conditions de vie si elle ne veut pas passer à côté de son sujet.