Hémorragies iatrogènes, les anticoagulants oraux directs sont-ils plus sûrs que les antivitamines K ?

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Serval ID
serval:BIB_417FED515AFB
Type
A Master's thesis.
Publication sub-type
Master (thesis) (master)
Collection
Publications
Institution
Title
Hémorragies iatrogènes, les anticoagulants oraux directs sont-ils plus sûrs que les antivitamines K ?
Author(s)
BAUMBERGER M.
Director(s)
BUCLIN T.
Codirector(s)
LIVIO F.
Institution details
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Publication state
Accepted
Issued date
2016
Language
french
Number of pages
34
Abstract
Contexte :
Dans le cadre de la prévention secondaire des accidents cardio-vasculaires, jusqu’à 5% de la population suisse est anticoagulée. Les accidents hémorragiques qui en découlent représentent 10-15% de tous les effets indésirables médicamenteux ! Après plus de cinquante ans d’utilisation exclusive des médicaments antivitamine K (AVK), de nouvelles molécules sont maintenant disponibles sur le marché et leur utilisation croît rapidement. Selon l’information officielle, les anticoagulants oraux directs (AOD) n’exigent pas de contrôle régulier d’INR et se prennent à dose fixe. D’après les études randomisées contrôlées disponibles, les AOD sont globalement plus efficaces et plus sûrs que les AVK, malgré quelques réserves concernant les personnes âgées, le risque d’interactions médicamenteuses et l’utilisation en cas d’insuffisance rénale.
Objectif :
Notre étude visait à tester si la meilleure sécurité des AOD sur les AVK se vérifiait dans une population non sélectionnée en mettant en regard l’évolution de leur consommation avec celle des hospitalisations pour accidents hémorragiques. Nous avons aussi examiné les caractéristiques des patients victimes de ces accidents.
Méthode :
Les statistiques de ventes des AOD et des AVK durant les années 2011-2015 ont été obtenues d’Interpharma et de l’OFAC. Les informations concernant le nombre d’accidents médicamenteux annoncés en Suisse ont été recherchées auprès de Swissmedic (base de données Vigilyze). Nous avons enfin recueilli rétrospectivement les données de tous les patients admis aux Urgences du CHUV pour hémorragie sous anticoagulants entre 2011 et 2015 dans la base de données des diagnostics de sortie (ArchiMed).
Résultats :
Les AOD gagnent du terrain sur le marché de l’anticoagulation, le nombre d’emballages d’AOD vendus surpassant même en 2015 celui des AVK. Les annonces de pharmacovigilance augmentent en proportion, dépassant celles des AVK dès 2013. Au CHUV, 779 admissions ont été identifiées, parmi lesquelles 250 hémorragies pouvaient être nouvellement imputables à des anticoagulants. Les 15 cas associés à un AOD ont été comparés à un sous-échantillon de 50 des 235 cas du groupe AVK. La proportion de cas AOD dans cette étude reste donc nettement plus basse que celle des AVK. Les patients du groupe AVK étaient en moyenne plus âgé (79.3 vs 76.4 ans, p > 0.05), avaient un score de comorbidité plus élevé (2.16 vs 1.46, p > 0.05), une fonction rénale moins bonne (44 vs 57 ml/min GFR, p < 0.05) et plus souvent des interactions médicamenteuses (p < 0.05). Les hémorragies ne différaient pas significativement quant à leur localisation, leur sévérité et leur prise en charge.
Conclusion :
Nos résultats tendent à confirmer une meilleure sécurité des AOD par rapport aux AVK. On note cependant que la prescription d’AVK concerne des patients en moins bon état général et donc plus à risque de saignements, ce qui peut accentuer la différence d’incidence des accidents hémorragiques. La surreprésentation des AOD dans les données de pharmacovigilance tient probablement à un biais d’annonce.
Keywords
hémorragies, antivitamine K, anticoagulants oraux directs, sécurité, population non sélectionnée
Create date
05/09/2017 15:16
Last modification date
27/08/2019 16:38
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